mardi 22 novembre 2016

Plus d'empathie...

Moment vécu : une jeune fille un peu (trop) enflammée bouscule légèrement une femme plus âgée dans le métro parisien, un dimanche matin. La femme demande d'aller doucement ! La jeunesse rétorque, comme le fait si souvent la jeunesse, qu'elle ne l'a pas fait exprès ! La femme insiste, espérant sans doute des excuses, même timides. Mais non, répétition : pas fait exprès, donc excuses injustifiées ! Incommunicabilité habituelle et somme toute pas si grave. Les uns vont apprendre, les autres retrouveront le cours de leur vie. Si ce n'était pour ce commentaire, lorsque la jeune fille quitte la rame : "Racaille !".
Un homme, grand, intervient et dit avec sagesse qu'elle n'est pas une "racaille", elle est juste mal élevée, mais cela ne fait pas d'elle une délinquante. La femme ne répond pas, toute à sa colère. L'homme attend une réponse qui ne vient pas.
Lorsque, plus loin dans la rame, deux autres jeunes femmes hèlent l'homme et lui disent, sur le ton de la connivence : "Inutile de lui parler, elle ne mérite pas votre attention - l'ignorance est le plus grand des mépris !". L'homme répond qu'il doit.

Il ne peut plus rien se passer si le mépris prend la place de l'empathie. Si le silence prend la place du dialogue.
L'empathie s'est reconnaître que ce qui s'est passé n'est pas agréable, que vous comprenez, que vous êtes là, ouvert et prêt à dialoguer. Cela ne veut pas forcément dire que vous êtes la cause de ce qui s'est passé, ou que vous êtes à blâmer pour ce qui s'est passé.
L'empathie et la parole auraient pu changer ce qui est arrivé ce jour-là, dans cette rame de métro. Aucun n'avait tort, tous pensaient être juste et dans leur bon droit, chacun dans son monde.

"Je suis désolé, je ferai plus attention" - "Que puis-je faire pour me faire pardonner ?!"
"Je comprends votre colère, comment puis-je vous aider ?"


Laisser la porte ouverte.

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