lundi 19 septembre 2016

Quel clown !

Il est injuste et tout simplement inconsidéré de qualifier quelqu'un de clown lorsque ce quelqu'un fait la démonstration de son incompétence ou de sa bêtise.
Un clown est tout sauf bête et incompétent.
Il y a un clown en chacun de nous, qui ne demande qu'à naître. Le clown est un autre soi-même. Une autre version de soi qui cohabite avec celle que nous montrons au reste du monde. Cet autre soi est connecté au moment présent. Il n'a pas de passé et n'envisage pas son futur. Il est curieux de tout, sensible à tout, il est parfaitement humain et c'est parfaitement ok. Le clown montre ce que c'est que d'être totalement aligné avec ce qui fait que nous sommes des êtres humains. Ce n'est pas toujours beau et délicat à voir, mais c'est là !
Le clown n'a qu'une mission et c'est la plus complexe de toutes : faire rire. À tout prix. Il n'y a pas d'échappatoire. Le clown s'y lance à corps perdu et accepte de prendre le risque ultime : celui du ridicule.
Le clown est en contact avec son auditoire. Il n'y a pas de quatrième mur pour lui. Son succès se mesure en temps réel. S'ils rient, alors tout va bien. S'ils ne rient pas, alors il faut faire autre chose. Vite !
Le clown est réaliste, pour éviter de se retrouver démuni il prépare et se prépare. Il étudie ce qui fait rire, la mécanique du rire, la mécanique du vide, des histoires, du lien à l'autre, des sourires.
Le clown cherche la contrainte. Il ne l'évite pas ! Elle est son salut. Le clown sait que la liberté et donc la créativité se trouvent dans la contrainte.
Le clown part du détail puis amplifie, amplifie, amplifie jusqu'à l'excès. Ce sont les trois temps du clown. Ces trois temps sont les temps nécessaire pour se faire comprendre et pour se faire entendre.
Le monde serait plus intéressant et sans doute plus apaisé s'il y avait plus de clowns.


Traitez quelqu'un de clown et c'est un compliment !





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