mardi 24 février 2015

Jodo, Dune et Je suis Charlie...



Le film « Dune » que nous connaissons dont David Lynch est l’auteur n’aurait pas dû être tourné si celui que prévoyait de réaliser Alejandro Jodorowski l’avait été...

Au début des années 70, une formidable aventure artistique s’est déroulée dans l’indifférence générale. Par manque de moyen, le film sur lequel elle aurait dû aboutir n'a jamais vu le jour.
C’est dommage. L’univers délirant de cet artiste aurait sans doute mieux convenu à celui foisonnant de Frank Herbert. D’autant que Jodorowski s’était entouré d’esprits et d’intelligences prêtes à tous les risques et à toutes les audaces : Moebius, O’Bannon, Chris Foss, Geiger. Autant d’artistes mondialement connus aujourd’hui, mais qui à cette époque n’étaient que des inconnus... Et c’est précisément cette aventure avortée qui va leur donner l’occasion de se faire connaître. O’bannon écrira « Alien » et présentera Geiger à Ridley Scott et la science fiction aura pour finir son chef d’oeuvre cinématographique... Mais cette petit leçon d’histoire du cinéma a un autre objet.

La fin du film que souhaitait tourner Jodorowski était différente de celle du roman. Le personnage principal, Paul Atréides devait y mourir. Dans une séquence de fin, tous les autres personnages devaient prendre conscience de ce que Paul était maintenant en eux... et dire « Je suis Paul »...

Je me suis longtemps demandé pourquoi cette expression « Je suis Charlie » avait eu autant d’impact et pourquoi il fut si facile de s’y rallier. Cette anecdote nous donne un embryon d’explication. Les 12, au moment de leur mort, sont peut-être venus prendre place en chacun de nous. Ont-il réveillé en nous ce que nous avons d’audace, de courage, de culot, d’envie de prendre des risques.
S’ils sont là, qu'ils y restent ! Que ce réveil se poursuive. Etre Charlie, ce n’est pas que le dire... C’est le vivre.
Vous aurez beaucoup à gagner à rester Charlie le reste de votre vie !

Aucun commentaire: