vendredi 2 août 2013

Le gêne du sprinter, le gêne de l'orateur...



Jeux Olympiques de Londres. Final du 100m. Une caractéristique : tous les compétiteurs sont musclés, élancés, beaux, presque sublimes et... noirs ! Ils ont tous cette formidable caractéristique : leur peau est noire. A la vérité elle est plutôt marron, mais c’est ainsi qu’on le dit.
Même si ces musculatures saillantes et dessinées représentent la preuve des efforts surhumains fournis par ces individus pour figurer dans cette finale, j'ai trop souvent entendu dire, murmurer, que les noirs avaient un avantage gênétique et que leur mérite en étaient amoindri... Car enfin, comment expliquer autrement une telle suprématie ! Il existerait chez les noirs un gêne qui leur donnerait une aptitude physique que les autres n’auraient pas. Il y aurait un gêne du sprinter qui expliquerait que les noirs soient les meilleurs en sprint... Les autres seraient plus "intellectuels" ce qui expliquerait qu’ils se distinguent dans des activités plus subtiles comme la perche, le saut en hauteur. Partout où la course compte moins.
Une telle affirmation est raciste.
Car enfin, le racisme, débarrassé de ses connotations négatives n’est que le fait d’affirmer que le simple fait d’appartenir à une race vous rend différent.
Evidemment tout cela est faux ! Il n'y pas de différence. Il n’y a pas de gêne du sprinter et être noir n’entre en rien dans les résultats étourdissants d’un Usain Bolt et heureusement !

Ces huit athlètes noirs présents en final du 100 mètres avaient autant de chance à leur naissance d’atteindre cette finale que n'importe quel blanc, jaune, rouge ou vert, s’il en existait !

Une bonne manière de s’en convaincre et de considérer que si être noir suffisait pour courir vite et pour figurer en final du 100 mètres des JO, alors l'Afrique, qui comptent le plus grand nombre de noirs au kilomètre carré devrait avoir un grand nombre de ses ressortissants figurer en final. Logique. Seulement voilà : le nombre d'africains en finale du 100 mètres ces 50 dernières années est tristement de... ZÉRO !
La bonne question à se poser n'est pas de s’interroger sur la couleur de la peau, mais sur l’origine de ces huit finalistes.  D’où viennent-ils et d’où leur est venu ce besoin de courir vite... Très vite...
La réponse est simple. Sur les huit finalistes, quatre sont jamaïcains. Trois finiront aux trois premières places !
Cela veut-il dire qu’il existe un gêne en jamaïque qui expliquerait qu’être né sur cette île des Caraïbes procurerait des aptitudes uniques. Non, sinon nous aurions plus de Guadeloupéens en lisse pour la finale et ce n’est pas le cas !
Non, la raison est qu’en Jamaïque, la course à pied est la seule façon de se sortir de la misère. Ceux dont le niveau est remarqué sont pris en main par les universités américaines. Pour être remarqué, il faut s’entraîner et lorsqu’on a à peine de quoi manger, le seul sport qui se puisse pratiquer, parce qu’il ne demande aucun équipement, c'est la course à pied.

Usain Bolt et ses camarades courent depuis toujours avec une seule idée en tête : s’en sortir. Ils courent et ils s’entraînent...

Une fois remarqué par les universités américaines, le pli est pris, ils ne cesseront plus de courir, de vouloir aller plus vite, plus vite, toujours plus vite.

Le talent est un mythe
Le gêne est un mythe

Vous êtes aux commandes et de vos choix dépend votre succès. Vous avez le potentiel.

Cela dit, si vous êtes âgé de plus de trois ans, devenir un jour finaliste des jeux olympiques est maintenant hors de portée... mais rien ne s'oppose à ce que vous deveniez un orateur hors pair, reconnu et fascinant !


(Un grand merci à David Milne pour l'essentiel de ce billet... !)

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