lundi 6 mai 2013

Je n'en peux plus


Voici la couverture du magazine allemand « Der Spiegel » de la semaine dernière :


"Ich kann nich mehr" - "Je n’en peux plus"
"Génération stress - Quand l'école rend malade"

Lorsque l’on sait que le système éducatif allemand a pour principale différence avec le nôtre qu’il permet aux enfants de ne pas travailler l’après-midi et de se livrer à des activités sportives et culturelles, on se demande bien ce qu’il se passe !

A l’évidence, le débat sur le temps scolaire est un non-débat parce qu’il ne fait que cacher la totale inadaptation de notre système d’éducation à ce que notre monde est devenu !
Ce n’est pas d’être trop à l’école qui fatigue les enfants, c’est d’y être dans les conditions qui leur sont imposées.

Si les enfants s’amusaient à apprendre, ils ne seraient pas fatigués ! Si les petits allemands passaient leurs matinées à comprendre le monde, à découvrir les clés de leur vie de demain, à développer leur curiosité et à envisager toutes les beautés de notre planète, ils ne seraient pas épuisés au point de dire : Ich kann nicht mehr.

Que se passe-t-il ? L’école telle qu’elle existe aujourd’hui casse les rêves des enfants. Elle vole leur désir d’être différent et unique. Elle tente de leur inculquer des règles et des schémas qui n’ont plus cours depuis une bonne vingtaine d’années. Pour les enfants, le décalage est tellement évident, tellement assourdissant, qu’il devient générateur de stress et d’angoisse. Pour les adultes qui les entoure, cela se traduit par une incompréhension et donc une répression grandissante et pour ceux qui interviennent auprès d'eux comme les professeurs, les enseignants, par une sorte de renoncement : « on ne comprend plus les jeunes d’aujourd’hui, ils sont différents, on ne peut plus les tenir ! »

C’est évidemment faux, les jeunes d’aujourd’hui sont des jeunes. La seule différence avec les jeunes d’hier est qu'ils sont d’aujourd’hui !... Et aujourd’hui, le monde est à la différence, à la connexion, au social, au lien, tandis qu’hier il était à la consommation, à l’obéissance, dans la foulée de ce qu'imposait l’ère industriel.

Notre système éducatif ne les prépare pas pour le monde qui les attends, mais pour le monde d’hier et ces deux mondes sont aux antipodes ! Nous éduquons nos enfants avec un train de retard !

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