mardi 12 février 2013

Repousser les frontières de l'entendement...

Au moment où le pape renonce à son pontificat, il me vient cette réflexion...

ll est toujours stupéfiant de constater que ce qui n’était il y a deux mille ans qu’une secte, étrange et lointaine soit devenue une religion. Une doctrine spirituelle considérée non pas comme une étrangeté, mais comme une partie intégrante de ce qui défini notre société et qui régit notre rapport au divin.

Qu’est ce qui a permis un tel succès ?
Parce qu’il s’agit bien d’une entreprise humaine dont le génie à toujours consisté à nous faire croire qu’elle était divine ! Parce que, fils de l’Homme ou pas, partie d’une sainte trinité ou pas, Jésus de Nazareth n’a pas bénéficié de la baguette magique de Dieu son "père"  pour s'assurer la pérennité de son enseignement.
Nulle part il n’est fait mention d’un moment universel de prise de conscience : « ça y est ! » une religion est née !
Pour Jésus comme pour Mozart, Dieu n'est pour rien dans cet accomplissement. C'est Dieu lui-même qui l'admet : "il s'est fait homme" ! Tout le crédit en revient donc à Jésus, l'homme.
Les Ecritures, saintes ou pas, selon les croyances de chacun, mais authentiques, quel que soit votre bord, atteste de l’effort et du travail que cela a représenté, des risques qui ont été pris et des vies humaines sacrifiées...

Qu’est ce qui a permis à la volonté d’un homme de la Judée d’il y a 2000 ans de lui survivre aussi longtemps. Je ne dis pas de traverser les siècles, parce que quelques centaines d’années plus tard, une fois le relais pris par d’autres puissances, le lien n’est plus aussi net.

Je pense que c’est, entre autres, la profonde compréhension qu’avait cet homme là du pouvoir de la parole. Tout chez lui est parole, tout est échange, tout est entente. Il parle à tous ceux qu’ils rencontrent. Ils racontent ses paraboles. Il demande de s’assoir autour de lui et de le laisser dire « la bonne parole ». Il dit "Ecoutez la Parole de Dieu...".
Jésus d’ailleurs n’a rien écrit. Il n’a pas souhaité laisser derrière lui quelque chose qui puisse être identifié comme étant écrit de sa main. Jésus n’a fait que parler. Jour après jour. Nuit après nuit. A ses apôtres, aux passants, aux inconnus. Il a parlé de sa passion pour l’homme. Pour le pouvoir illimité du lien d’amour et de respect entre les hommes et les femmes. Il y a donné sa vie, dans tous les sens de cette expression.

Si l'on y regarde même de plus près, Jésus dans sa courte vie n'a pas fait grand chose. Le nombre de ses actions est assez chiche. Son vrai talent est d'avoir su en parler. Il est aussi d'avoir su donner envie à ses apôtre d'en parler à leur tour. Mieux, de leur avoir appris comment en parler, de cette façon dont des témoins diront ensuite qu'elle donnait l'impression qu'ils s'exprimaient dans toutes les langues simultanément !

Ce qui explique ce succès, c’est ce mélange de passion et de parole. Ce mélange qui placé entre les mains d’un homme intimement convaincu que l’essentiel est spirituel et non matériel, donne un pouvoir capable de repousser les frontières de l’entendement.

Aujourd'hui, on parlerait d'une bande de quatorze hippies illuminés qui parlent d'amour. Comme ce fut sûrement le cas il y a 2000 ans.  C'est dire l'immensité de ce prodige !

Le vrai miracle de Jésus, c'est celui de nous rappeler, deux mille après que sa voix se soit tue pour jamais, que son accomplissement le plus sidérant, le plus improbable, le plus miraculeux est à la portée de chacun d'entre nous !




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