lundi 28 novembre 2011

Chiche...

Si votre hiérarchie vous impose un nombre limité de « slides » pour vos présentations, cela ne veut sans doute pas dire que vous en utilisez trop, mais que vous les utilisez mal…
« Pas plus de x slides », veut en général dire : « Cessez de nous ennuyer avec vos présentations sans intérêt ! ».
Inutile alors de tenter de faire rentrer le contenu de vos 130 diapositives dans les 5 ou 6 qui vous sont autorisées : vous ne feriez qu’aggraver votre cas !
La question maintenant est la suivante : qu’allez vous faire pour capter leur attention, les captiver jusqu’à la fin de votre prise de parole et leur laisser un message clair. Le tout sans aucune slide !

Chiche !

jeudi 24 novembre 2011

Merci !

C’est Thanksgiving aux Etats-Unis… Une fête qui vient marquer la fin des récoltes et remercier la nature d’autant d’abondance.

Littéralement, il s’agit de remercier, de « donner des merci ».

Et vous, qui souhaitez-vous remercier ? A qui pourriez-vous dire merci aujourd’hui, vos proches, vos équipes, vos partenaires, vos associés… Ils sont nombreux, ceux que nous ne remercions pas autant qu’ils le mériteraient.

Et vous-même… Vous êtes vous remercié ces derniers temps pour tous vos efforts, vos succès, vos moments de doute surmontés ou pour tenir le coup dans ces moments difficiles !

C’est le moment !… N’entrons pas dans l’hiver sans nous offrir un grand sourire ensoleillé et remercier la nature, comme le faisaient les pionniers américains, d’être tout simplement vivant…

La qualité première d’un orateur, c’est avant tout de communiquer cette vie, cette en-vie !

Sur scène : soyez vivant ! Délicieusement vivant !

vendredi 18 novembre 2011

Urgence !

Vivre sa vie au rythme d’un escalator. Drôle de pensée que celle que m’inspire cette myriade d’individus qui une fois sur l’un de ces escaliers mécaniques acceptent de mettre pour 30 à 40 secondes leur existence dans une étrange parenthèse ascensionnelle. Soudain, comme hypnotisés, il n’y a plus d’urgence, plus de courses en avant : l’escalier prend le relais…
Lorsque vous êtes sur scène, un seul de ces instants d’escalier mécanique peut vous coûter votre prestation. Ne vous laissez jamais entraîner dans ces endroits de facilité ou justement, parce que tout à l’air facile, vous ne faîtes qu’ennuyer votre auditoire.
Sur scène tout est urgence, même dans les moments de silence…

jeudi 10 novembre 2011

Dix minutes

Vous avez dix minutes pour parler d’un sujet. Dix minutes. Pas onze, douze ou treize, dix. Il y a une raison à cela, d’autres que vous doivent prendre la parole, le sujet en question ne mérite pas plus de temps, etc…
Alors comment se fait-il que toutes, absolument toutes les présentations professionnelles sont trop longues et dépassent le temps qui leur est imparti ?
Minutez vos présentations ! Et la seule façon de minuter efficacement vos présentations est de les répéter ! Répétez !
Et montrez à votre auditoire que vous le respectez suffisamment pour tenir la montre.

mercredi 9 novembre 2011

Critiques…

Vous venez de présenter, de parler, de prendre un risque... Il y aura toujours quelqu'un dans la salle pour critiquer...

« Ne le prenez pas mal. Il n’y a rien de personnel…»

Comment êtes-vous sensé le prendre ? Devez-vous juste vous taire, ne rien dire ? Et pourquoi tout ce que vous ressentez vous dit le contraire ? Vous voulez le prendre personnellement parce que cela vous semble très personnel : ces remarques sur votre présentation, sur ce que vous avez préparé, sur ce que vous pensez…

Pourtant, ce n’est jamais, JAMAIS, personnel… Cela n’a rien à voir avec vous, avec ce que vous êtes, ce que vous avez dit, ce que vous pensez… Ces personnes que vous laissez vous toucher ne vous connaissent pas, ne savent pas qui vous êtes. Comment pourraient-elles vous juger avec justesse ?

Tout ce qu’elles disent de vous ne parle que d’elles, de leurs décisions, de leurs façons de voir le monde, de leur histoire.

Faites de votre mieux, dans tout ce que vous faites. Les critiques vous parlent de quelqu’un d’autre. Ne bloquez pas dessus et n'écoutez que celles qui reviennent régulièrement : s'ils sont plusieurs à penser la même chose, il y a peut-être un fond de vrai !

mardi 8 novembre 2011

Pour quoi ?

Au démarrage de votre prochaine présentation, au moment de lancer votre ordinateur et votre diaporama, demandez-vous avec toute l’honnêteté dont vous êtes capable : « Pour quoi ai-je besoin de Powerpoint pour réaliser cette présentation ? ».

Si votre réponse à cette question n’inclut pas votre auditoire, il y a de fortes chances pour que vous utilisiez cet outil à l’envers !

lundi 7 novembre 2011

Data

Les données restent inutiles et inutilisées aussi longtemps qu’elles n’ont pas été transformées en information. Ceci est encore plus vrai si ces données sont techniques, complexes ou changent radicalement la façon dont votre interlocuteur envisage une situation.

Cette transformation doit être réalisée sous la forme d’une histoire, parce que seule une histoire permet à un être humain de comprendre son environnement.

Si vous êtes un technicien, un comptable, un financier et que votre patron vous demande de l’aider à prendre une décision basée sur des données que vous avez compilées, vous n’avez pas d’autre choix que de transformer ces données en informations.

Sinon, vous ne serez pas entendu et la décision se prendra sans vous…

jeudi 6 octobre 2011

Steve Jobs

Steve Jobs est mort.

J’ai tellement parlé de lui au fil des formations que j’ai eu la chance de donner jusqu’à aujourd’hui. Je l’ai tant de fois cité comme l’exemple de ce qu’un homme dédié à ses idéaux pouvait accomplir... L’humanité vient de perdre un sacré bonhomme et c’est ainsi…

Tout cela est trop court.

« La mort est probablement la plus grande invention que nous ai donné la vie. Elle est son agent en charge du changement. Elle écarte ce qui est ancien et fait de la place pour ce qui est neuf. »

samedi 18 juin 2011

Manager !

Mintzberg, universitaire et expert reconnu sur la question du management a publié il y a peu son dernier ouvrage en date : « Managing ». Pour un expert en management qui a dédié sa carrière toute entière à ce sujet, il y a quelque chose de désarmant dans le choix d’un titre aussi simple et évocateur. C’est peut-être une manière de dire qu’au bout du compte le management n’est que le management ; que c’est avant tout de l’humain, du concret, une aptitude qui se dépêtre d’évènements imprévisibles, mouvants, incertains, qui ne peut s’apprendre qu’à la mesure d’une solide expérience et au fruit de dizaines, de centaines d’erreurs surmontées.

Pourtant, il n’y a pas que cela. Le management, s’il ne s’apprend pas en tant que tel, trouve ses appuis, et c’est cela que défend Mintzberg, dans tout le reste, dans ce fond qui compose notre culture, nos connaissances, notre savoir. Mintzberg nous dit qu’il n’y a pas de manager sans culture, sans intelligence, sans regard sur le monde et qu’à vouloir fabriquer des managers dans le seul but de diriger des équipes vers plus de profitabilité, le système produit des monstres, ou plutôt des robots dont le programme principal serait erroné, déconnecté d’une certaine « réalité » partagée.

L’entreprise fait partie du monde et à ce titre elle doit s’en inspirer au risque de voir sa conquête de parts de marché se terminer en catastrophe. Pourtant aujourd’hui, le monde tente de se plier aux nécessités de l’entreprise, parce que l’entreprise est au cœur de notre système et au cœur de ce cœur, se trouve le manager… C’est dire son importance !

En fait, la qualité d’un manager se construit sur des savoirs fondamentaux tel que les mathématiques, les langues, la biologie, les sciences humaines. Aucun enseignement du management ne pourrait se substituer à ces savoirs. Ce sont eux qui donnent la profondeur d’esprit nécessaire à apprécier une situation ou un besoin.

Bien sûr, il y a dans ce message quelque chose qui résonne particulièrement à mes oreilles. Le savoir sur lequel j’appuis tout mon enseignement, toutes mes interventions est un savoir séculaire : celui du comédien, de l’acteur. Depuis l’aube des temps, l’homme se met en scène, se grime, se déguise, créé des personnages, raconte des histoires pour comprendre et appréhender le monde qui l’entoure, transmettre ce qu’il sait, permettre à ses petits de grandir. L’art du comédien, l’art dramatique font partie de ces savoir fondamentaux dont le manager d’aujourd’hui doit être imprégné pour « jouer son rôle » dans l’entreprise.

Où en est-il sur la question ? Sait-il que son expertise sera jugée à l’aune de sa capacité à la transmettre avec efficacité, à communiquer avec pertinence et conviction ? Si j'en juge par la piètre qualité des présentations professionnelles, sans doute pas.

mercredi 13 avril 2011

Communiquer, ce n’est pas gaver les oies…

Nous avons beau vivre à une époque où les outils de communication sont légions, nous avons toutes les peines du monde à nous faire entendre et comprendre.

Il y a plusieurs raisons à cela. Ces vingt dernières années, les équipes de Najberg Milne n’ont cessé de poser les mêmes questions aux managers de grandes entreprises européennes :

1/ Durant vos carrières respectives, quel est le pourcentage des présentations professionnelles auxquelles vous avez assisté, qui vous aient donné l’envie d’y assister à nouveau ? (Réponse : 2%)

2/ Quel est le pourcentage des présentations professionnelles auxquelles vous avez assisté, durant lesquelles votre attention a fini par dériver vers d’autres préoccupations ? (Réponse : 98%)

3/ Selon vous, quelle est la proportion moyenne des informations que vous retenez à l’issue d’une présentation professionnelle ? (Réponse jusqu’il y a 3 ans : 30% ; depuis lors : 25%)

Conséquence de ce « sondage » réalisé au fil du temps : si vous dirigez une entreprise, et que vous souhaitez organiser une journée de séminaire avec 200 de vos collaborateurs, vous prenez tout simplement le risque de jeter 150 journées de salaire par la fenêtre ! (C’est le coût du temps passé à ne pas s’écouter : voir les 25% cités précédemment.)

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Nous avons perdu de vue que l’entreprise, pour exister, ne peut pas se contenter de produire de l’information ou de générer des données. L’entreprise ne peut pas se contenter de lancer ses messages au petit bonheur sans s’assurer qu’ils sont bien entendus.

Pourtant, nous sommes ensevelis et abrutis par les données en question. Nous n’en tirons que peu de sens et nous nous éparpillons en permanence, à tout vouloir traiter. Les messages se brouillent, les objectifs se contredisent tandis que la confusion s’installe et avec elle, le doute, la tension, le stress...

Les chiffres cités plus haut et qui concernent les présentations professionnelles illustrent bien ce phénomène. Les réunions, les conférences et les soutenances sont indispensables au fonctionnement d’une organisation, mais encore faudrait-il savoir comment les rendre efficace, ce qui n’est que trop rarement le cas. Résultats : des salles entières de collaborateurs qui piquent du nez, des réunions dont ils ne sort rien, des entretiens qui ne laissent aucun souvenir, si ce n’est celui de la frustration.

Pourtant, on pourrait imaginer les choses autrement.

Imaginer des réunions, conférences et soutenances devenus des moments si palpitants qu’ils soient attendus avec impatience. Imaginer qu’aux premiers mots d’un orateur, nous soyons littéralement captivé et qu’à l’issue de son intervention, non seulement notre opinion sur le sujet traité aient changé, mais que nous soyons tous convaincu qu’il est temps d’agir dans le sens qu’il nous a suggéré...

Imaginer que toute prise de parole soit conçue comme une démonstration dont le but est de toucher l’auditoire, de le convaincre, de l’inspirer, de le motiver, de le rassurer, de lui faire comprendre quelque chose (au lieu de se contenter de lui « transmettre de l’information »).

Dans cette perspective, la parole revêtirait une singulière puissance, n’est-ce pas ?

Cette qualité de parole est de l’ordre du possible. Mais cela s’apprend.